Nous vivons les dernières heures de vacances et nous n’en perdrons pas une minute. La joie revêt une nouvelle intensité quand elle est éphémère. Un moment volé est souvent plus mémorable que de longues semaines planifiées.
La palette du monde s’éclaircit. Le violet de la robe de Meg virevoltant au grès du vent, le blanc des dents d’Amy que son rire laisse entrevoir, le jaune du soleil encore haut dans le ciel, le rouge des joues de Beth au piano.
Laurie tente un commentaire sur notre jeu improvisé mais sa voix masculine ne fait pas le poids face au chaos de la vie de notre maisonnée.
Un instant inspirée par cette émotion pure, je pose mon chapeau et griffonne à la craie quelques mots, les débuts d’un poème peut-être, avant de rejoindre tout le monde dans le jardin.
Marmée a déniché une balle dans la cave et nous courons comme des millions d’enfants après cette forme ronde en caoutchouc.
Père arrive et la dynamique se rompe immédiatement. Bientôt, nous accourons toutes vers lui d’un même élan, les cheveux défaits, tout en sourire et en transpiration.
A cet instant, nous oublions que nous serons, bientôt, en âge d’être femmes.
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